Loge maçonnique "René Guénon"

N° 76, Grande Loge Suisse Alpina, à l’Or.·. de Lausanne

ACCÈS MEMBRES

Nul n'entre ici s’il n’est géomètre !

AUDIO & PODCAST

Recherche

La Tradition Primordiale

Tradition

La tradition primordiale, appelée aussi "sophia perennis" ; quintessence de toute religion, serait la "Connaissance Universelle" d'origine non-humaine (apurusheya, suivant l'expression des upanishad [1]) d'où sont issues semble-t-il, toutes les traditions spirituelles de l'humanité.

Le pérennialisme ou traditionalisme

Encore appelé école traditionaliste [2]. C'est une école de pensée qui a puisé sa source dans les œuvres de René Guénon [3]. Les Pérennialistes considèrent ses préceptes de la Tradition comme étant immémoriaux et se retrouvant dans toutes les traditions initiatiques authentiques, la rapprochant notamment de l'ancienne expression hindoue Sanatana Dharma.

La notion de tradition primordiale a été particulièrement développée à notre époque et en Occident, notamment par l'œuvre de René Guénon. « L’œuvre de René Guénon, tout entière, a pour mission de ramener les hommes dans la voie de la régénérescence, pour leur permettre d’accéder à la connaissance universelle. Elle vient réveiller en eux la conscience de la raison d’avoir foi en Soi, et leur rappeler les étapes et les moyens de leur perfectionnement et de leur réalisation spirituelle. » (Jean Chopitel, Christiane Gobry, 2010) [4]. Sa thèse étant que l'ensemble des traditions, qu'elles soient de nature religieuse ou non, ont une structure associant exotérisme et ésotérisme.

Ésotérisme et Exotérisme

L'ésotérisme est plus que le complément de l'exotérisme, c’est l'esprit par opposition à la lettre, le noyau par rapport à la coquille. L'exotérisme est la manifestation extérieure (publique) de la spiritualité tandis que l'ésotérisme en est l'expression intérieure, secrète. Dans la tradition des cathédrales, une symbolique explique ces deux constantes de la spiritualité se nourrissant l'une de l'autre. Devant l'autel, est un livre ouvert ; c'est la Parole au plus grand nombre, celle du "bon pasteur à ses brebis" ; c'est l'exotérisme. Derrière l'autel est un livre fermé. C'est la voie du Prêtre, un cheminement solitaire et initiatique ; c'est l'ésotérisme. Ainsi l'ésotérisme d'une tradition ne peut être qu'initiatique et individuelle de maître à disciple. Ce qui est une voie opposée à l'exotérisme où la parole est diffusée à tous, en même temps. En ce sens, la franc-maçonnerie est un ésotérisme de la Chrétienté comme le soufisme est l'ésotérisme de l'Islam. Le drame du monde moderne est qu'il a rompu ce lien qui liait ces ésotérismes à leur exotérismes, transformant ces spiritualités en "arbres sans racines" car l'ésotérisme est ce qui permet à l'exotérisme d'être lié à sa Source.

La substance fondamentale de l'Ésotérisme est la Tradition Primordiale elle-même, par laquelle Guénon entend une connaissance spirituelle transmise par l'initiation, les rites, et le travail personnel et en aucun cas un système rationnel ou un dogme théologique. Le but de cette connaissance transmise par la chaîne initiatique est l'atteinte des états supérieurs de l'être et finalement l'union entre l'individu et le Principe. Guénon appelle cette union l' « identité suprême ». L’Au-delà de l'Être, l'Absolu à la fois complétement transcendant et immanent à la manifestation.

Le terme de « sophia perennis » ou « philosophia perennis », est apparu dès la renaissance, la néo-scolastique [5] en a fait largement usage et désigne la science des principes ontologiques fondamentaux et universels ; connaissance immuable et primordiale du fait même de son universalité et de son infaillibilité. Mais le terme de « sophia perennis » n’indique pas une « philosophie » au sens courant et approximatif du mot. Ce terme désigne plutôt une « religio perennis » en se référant à son aspect mystique ou initiatique. Au sens où, la sagesse universelle et primordiale engage l'homme dans toute son entité, comme la quintessence de toute religion réside dans une métaphysique de l’Être, ontologie, révélant à la fois l’Humain et le Divin.

La « Sophia perennis » est une "Sagesse" non humaine, d’origine divine, c’est la "sagesse incréée" de Dieu. Elle apparaît donc comme "l’ésotérisme en soi", à l’origine des formes particulières de l’ésotérisme. Elle est l’essence de tel ou tel ésotérisme, de telle ou telle tradition, de la même manière que la Religio perennis est la "quintessence" des religions. N’est-ce-pas là le cœur de la gnose ?

La Gnose

L’Histoire des religion [6] la définie comme une forme de « connaissance se présentant non comme un savoir acquis, mais comme une intuition salvatrice, une révélation intérieure, reposant sur le dualisme de la connaissance et de l'ignorance, du bien et du mal, de l'esprit et du corps, et se fondant sur l'idée que le monde sensible est dominé par des puissances mauvaises, hostiles au Dieu transcendant, source du monde spirituel que le gnostique cherche à connaître. »

La Gnose est effectivement la connaissance de la Tradition Universelle et Primordiale. La connaissance n’est pas le savoir car si le savoir est la capacité de l’intelligence à acquérir des savoirs, la connaissance est la capacité de cette intelligence à redécouvrir ce qu’elle appréhendait déjà. La connaissance intellectuelle n’est que l’accumulation de différents savoirs qui n’a aucun rapport avec la véritable Connaissance de soi, de l’être en soi. On ne peut accéder à cette dernière que par l’initiation, reçue d’une organisation traditionnelle régulière. On ne s’initie pas seulement soi-même, on se fait aussi initié car l'initiation suppose la transmission d'une Tradition et non pas la création "Ex nihilo" de celle-ci par soi-même. Par contre, le vécu de cette initiation est propre à chacun.

Le Règne de la Quantité

Pour Guénon, dans : « La crise du monde moderne » [7], un des caractères particuliers du monde moderne, c'est la scission qu'on y remarque entre l'Orient et l'Occident. La fin de ce processus de dégradation est la perte de référence à la Tradition Primordiale. C'est ce qu'il nomme "modernité" en laquelle se manifestent les pires possibilités du Kali Yuga [8]. Guénon appelle aussi notre époque le « Règne de la Quantité » [9], parce que l'homme et le cosmos sont de plus en plus déterminés, ontologiquement parlant, par la matière. La tragédie du monde occidental depuis la Renaissance est, selon lui, qu'il a perdu presque tout contact avec la « Sophia Perennis » et le Sacré. En conséquence, dans le contexte occidental, il est pratiquement impossible pour une âme en quête de spiritualité de recevoir une initiation valable et de suivre un chemin ésotérique dans le cadre d'une Tradition régulière.

La dénonciation du monde moderne faite par René Guénon dans ses écrits est au cœur de ce paradigme. Le monde moderne a favorisé le consumérisme, il a mis l’accent sur l’égoïsme, la possession et le nombrilisme. « Je possède donc j’existe ! » est le credo de l’Homo œconomicus [10]. Cette déclaration est devenue une vérité pour une terrible majorité de gens du monde entier. L’illusion de la possession les force brutalement à chercher leur estime de soi et leurs valeurs dans les objets matériels. Les conséquences de cette illusion de la possession sont telles que les gens s’identifient aux choses matérielles. Cette identification basée sur la position du signe égal entre le sens du mot MOI et un objet donné est le principe même d’une aliénation profonde du SOI à la matière.

La Tradition primordiale

Le principe de l’initiation est un processus inverse qui invite à passer du verbe AVOIR au verbe ÊTRE. La connaissance de Soi ; de l’Être en soi permet une modification des états de conscience qui rend apte à comprendre l’universalité de la conscience humaine. Au-delà de l’époque et du lieu, au-delà des croyances et des races, au-delà de notre savoir limité, il semble exister une « Connaissance universelle atemporelle ». Une Connaissance de nous-mêmes, d’abord, puis du monde et du cosmos qui nous entourent. Une Connaissance supérieure qui répond aux grandes questions de la vie et de la mort, des mystères de l’Être et du non-Être, de la Création et de tout ce qui existe.

Cette Connaissance ne pourra jamais appartenir à quiconque ; jamais personne ne pourra prétendre en avoir l’exclusivité ou prétendre l’inclure toute entière dans ses livres ou ses enseignements. Cette Connaissance, appelée Gnose par les anciens, nous dépasse largement. Tout comme la Vérité, nous pouvons tout au plus aspirer à en découvrir certains aspects. C’est cela la Tradition primordiale ; l’immanence de la conscience humaine que seule peut transmettre une initiation authentique.

La Gnose est la philosophie qui vise à enseigner aux humains de toutes les époques comment éveiller leur conscience et leurs facultés. La Gnose est la mystique des rites et prières de la Religion unique qui ouvrent les portes du Divin, dans l’amour du prochain. La Gnose est l’art royal, cet art qui véhiculait autrefois la science, la philosophie et la mystique, du temps où ils étaient unis.

La Gnose c’est la Vérité qui nous échappe à chaque instant, en nous et autour de nous, c’est le fonctionnement même de la Conscience, c’est aussi la vie qui palpite dans chaque atome, dans chaque fleur, dans la planète qui tourne, dans le soleil qui illumine, dans le microcosme homme-femme comme dans le macrocosme-univers et, en définitive, dans tous les univers de l’Espace infini. C’est aussi cette étincelle du divin enfouie en l’Homme. Étincelle qui sera révélée par le chemin initiatique, par la révélation de l’Être en Soi.

L’initiation maçonnique notamment, liée à la chaîne ininterrompue de la Tradition, invite l’initié à une introspection profonde et à une modification des états de consciences à travers, l’ésotérisme, les symboles, les rituels et les rites. Cette connaissance de soi est le moyen d’accéder aux autres, miroirs de soi et à comprendre que sans les autres, nous ne sommes rien. Ce chemin de l’humilité et du don de soi est la clef qui va permettre à l’initié de construire son « Temple intérieur ». Cette « Jérusalem céleste », qui va le lier au « Centre de l’Idée ».

C’est le Chemin, la Voie Royale. Le Moi, l’Ego, est constitué de sommes d’éléments subjectifs, inhumains, bestiaux, qui ont incontestablement un commencement et une fin. L’Essence, la Conscience, emboutie, embouteillée, emprisonnée dans les divers éléments qui constituent le Moi-même, l’Ego, se manifeste malheureusement et douloureusement en vertu de son propre conditionnement. En dissolvant le Moi, l’Essence, la Conscience, s’éveille, s’illumine, se libère ; alors survient, comme conséquence ou corollaire, l’Auto connaissance, l’Auto gnose.

Ce centre est révélé notamment, dans le prologue de Saint Jean [11], qui parle de la Parole ; le logos [12], expression de la conscience de l’existant. Si le but de toute initiation est de marcher vers la lumière illuminatrice et divine, celle-ci semble assimilée, suivant les traductions, à la parole et donc au Logos (en Grec). Le Logos réuni en lui les deux natures, la nature divine par son origine et la nature humaine par sa matérialisation.

La franc-maçonnerie est-elle une religion ?

La franc-maçonnerie a souvent été assimilée à une religion [13] dans ce sens où elle réunit ce qui est épart en l’Homme pour le relier à sa source, le Principe enfoui en lui. C’est aussi la raison pour laquelle ce Principe n’est pas nommé « Dieu », mais « Grand Architecte des Mondes » ou « Grand Architecte de l’Univers ». La spiritualité de la franc-maçonnerie s’inspire de diverses sources ésotériques, mais elle n’est liée à aucune nature religieuse dogmatique. Seul ici, subsiste la nature ésotérique et adogmatique de cette spiritualité déiste qui semble être celle de la Tradition primordiale ; la spiritualité des origines.

La tradition primordiale est la source originelle de toutes les religions. Après la disparition des prophètes, les prêtres qui leur ont succédé l'ont tous plus ou moins déformés à défaut d'une interprétation claire et juste, afin de s'en servir à des fins socio-politiques. La tradition primordiale doit être considérée comme une religion universelle dont les préceptes n'obéissent à aucune détermination d'ordre culturel. Elle s'adresse sans exception à tous les êtres humains honnêtes et sincères qui désirent s'instruire avec un esprit suffisamment ouvert, c'est-à-dire qui n'est assujetti à aucun préjugé ou dogme [14].

Un individu qui ne croit ni en un Principe supérieur, ni en la possibilité de se lier à lui ferme son esprit à toute réceptivité. Un individu qui, sans y croire dur comme fer, admet la possibilité que l’Idée suprême existe et qu'il est possible de communiquer avec elle, est plus réceptif que le sceptique inébranlable. Celui qui a la Foi est tout à fait disposé à recevoir l’embrasement de la Charité, de la Compassion et l’Espoir d’évoluer pour devenir meilleur. C’est la raison pour laquelle il est mentionné dans les Constitutions d’Anderson (1723) : « Un maçon est obligé, de par sa tenure [15] d’obéir à la loi morale [16] ; et s’il comprend bien l’Art [17], il ne deviendra jamais un athée stupide, ni un libertin irréligieux. ». En fait, Il n'est tenu que de respecter cette religion qui fait l'unanimité de tous les hommes et qui laisse à chacun ses opinions propres de façon à unir entre eux des hommes qui autrement se serait toujours trouvés étrangers les uns aux autres.

S’il paraît évident qu’à la lecture certains passages de ces Constitutions peuvent aujourd’hui prêter à sourire par leur côté vieillot, reflet d’une époque où régnaient encore en Europe des relents d’absolutisme et d’Inquisition, il faut reconnaître que leur teneur reste très "progressiste" pour l’époque et traduit assez bien les idées fondamentales de la Franc-maçonnerie. Il ne faut pas oublier que c’est grâce à ces Constitutions que dans une même loge pouvaient converser paisiblement catholiques, protestants et juifs. Ce qui à l’époque était simplement inimaginable. Il faut en les lisant s’attacher à l’esprit et non à la lettre. C’est d’ailleurs pour cette raison que ces Constitutions font aujourd’hui encore référence dans les Loges du monde entier, bien que chaque obédience réactualise régulièrement ses propres règlements et constitutions.

La franc-maçonnerie est un panthéon des ésotérismes

Si la Franc-Maçonnerie à l'origine, était un ésotérisme de la chrétienté. Depuis longtemps, elle s'est diversifiée en s'appropriant l'ensemble de la Tradition. C'est ainsi qu'elle est devenue une philosophie du dépassement de soi; c'est aussi la recherche continue du savoir et de la connaissance par un travail permanent sur soi. Elle prodigue un enseignement ésotérique progressif à l'aide de symboles et de rituels. Elle encourage ses membres à œuvrer pour le progrès de l'humanité, laisse à chacun le soin d'interpréter les mots. Sa vocation se veut universelle. Elle a pour étude la connaissance du Soi et en ce sens elle est une forme de métaphysique ; une quête du centre de l’Idée, du sens de l’Être et de l’existant. La métaphysique en effet, est une branche de la philosophie et de la théologie qui porte sur la recherche des causes, des premiers principes.

La Franc-Maçonnerie n’est ni une religion, ni une idéologie car elle combat l'ignorance, les dogmes et la tyrannie qui asservissent l'humanité. Raison pour laquelle elle est pourchassée par les idéologies totalitaires, les dictatures et les sectes. En fait, elle est un cimetière des religions ou un panthéon des ésotérismes.

« La Franc-maçonnerie, et plus particulièrement ce qui est appelé "les hauts grades", proposent une forme de synthèse d'une culture initiatique qui regroupe de nombreux archétypes, forgeant ainsi, une tradition occidentale qui est devenue le conservatoire de traditions disparues. » (Irène Mainguy, 2005) [18].

La Maçonnerie croit à la liberté de conscience de chacun de ses membres et chaque Maçon est et reste libre de sa propre conviction en matière religieuse. Il est cependant vrai que la Franc-Maçonnerie régulière part d’un principe organisateur (ou unificateur) qualifié de Grand Architecte de l’Univers. Chaque Maçon peut y voir ce qui convient à sa propre croyance pour autant que sa démarche soit bénéfique au corps social qui l’entoure et à lui-même.

Conclusion

La franc-maçonnerie se veut être une des dernières sociétés initiatiques en Occident. Dépositaire des dernières traces de la tradition primordiale, elle s’attache à transmettre ce précieux trésor de génération en génération, d’initié en initié. Le rituel maçonnique est immédiatement relié à la tradition et à l’initiation. Ces trois éléments ne pouvant être séparés, la trilogie se résume de la manière suivante : « J’accède à la Tradition primordiale, celle de l’origine des temps, par l’initiation rituellement menée qui ouvre l’accès à un espace consacré situé hors du temps profane. »

C’est la pratique rituelique qui donne vie à l’interprétation ésotérique ; c’est aussi elle qui permet la transmission de l’initiation. L’usage du symbole, des mythes et leurs assimilations adaptées à chaque individu suivant un chemin qui lui est propre, reste une spécificité maçonnique. Le rituel étant l’écrin protecteur de l’initiation, il faut rappeler qu’il codifie l’ensemble des gestes et des mots d’un processus qui fait vivre la tenue maçonnique. Héritier inspiré des traditions des « collegias faborum », des loges opératives du moyen âge et des confréries qui leurs succèdent ; le rituel des francs-maçons élabore un cadre propice à l’éclosion et à la transmission d’une initiation de métier de la classe artisanale appelée « art royal ».

L’originalité de la franc-maçonnerie par rapport aux autres associations et institutions humaines tient à sa nature de société initiatique et à ses méthodes de travail. Elle n’est ni une secte (car elle n’a pas de doctrine à imposer aux autres hommes, ni un parti car elle ne cherche pas à conquérir le pouvoir), ni une Église, car, si elle se veut universelle, son prosélytisme est limité et n’exclut aucune croyance. L’initiation, dont les épreuves permettent au profane de devenir apprenti, puis d’accéder aux grades de compagnon et de maître, revêt à la fois une signification symbolique (la renonciation aux habitudes du monde et la découverte de la « lumière ») et une valeur éducative (la préparation au langage des symboles). Il ne s’agit pas de la révélation mystique de quelque absolu ésotérique, mais, plus simplement et sagement, de l’acquisition des moyens et des instruments de la recherche maçonnique. Plus qu’une simple cérémonie de réception, l’initiation engage le maçon à se libérer de ses préjugés, à se dépouiller de ses passions et à prendre une meilleure mesure de ses forces spirituelles et morales.

La Tradition est le noyau peu altérable qui fonde la franc-maçonnerie. Elle en assume la solidité et la continuité, la pérennité, la Transtemporalité. Mais le terme Tradition n’est pas traditionalisme. Ce serait la réduire, à un attachement aux valeurs, aux croyances du passé transmises par une seule tradition. Les croyances sur lesquelles furent fondées les différentes obédiences, à travers l’histoire de la maçonnerie spéculative, ont non seulement évoluées mais se sont inspirées de philosophies et de spiritualités souvent opposées les unes aux autres. Quelle source oserait se prévaloir sur les autres ?

Pour conclure, au regard des définitions, la franc-maçonnerie serait une tradition non traditionaliste. C’est dans la déclaration des principes des obédiences que se retrouve ce fond sur lequel se fait le consensus d’une manière d’être franc-maçon et qui serait la tradition maçonnique.


[1] Les Upanishad (IAST : Upaniṣad1, devanāgarī: उपनिषद्, du sanskrit « upa », déplacement physique, ni, mouvement vers le bas et shad, s'asseoir, soit l'idée de « venir s'asseoir respectueusement au pied du maître pour écouter son enseignement ») sont un ensemble de textes philosophiques qui forment la base théorique de la religion hindoue. (The Upanishads. Juan Mascaró. Éd. Penguin Classics, 1965, page 7. ISBN 9780140441635).

[2] Les catholiques traditionalistes qui n'apprécient pas que leur courant porte le même nom et font campagne pour que le terme adopté pour le désigner soit traditionisme ou traditionnisme).

[3] Le terme Sophia Perennis (sagesse pérenne) remontant quant à lui à la Renaissance.

[4] « René Guénon, Messager de la Tradition Primordiale et Témoin du Christ Universel », Jean Chopitel, Christiane Gobry, 2010).

[5] Doctrine moderne dérivée de l'aristotélisme.

[7] René Guénon, ISBN : 2070328171, Éditeur : Gallimard (1994).

[8] Le Kali Yuga ou kaliyuga (en écriture devanāgarī : कलियुग, « âge de Kali » ou « âge de fer »), est le quatrième et actuel âge de la cosmogonie hindoue, les trois autres étant le Krita Yuga, le Trétâ Yuga et le Dvâpara Yuga. Ces quatre âges correspondent à un Mahayuga. (The Sanskrit Heritage Dictionary de Gérard Huet).

[9] « Le Règne de la quantité et les signes des temps », René Guénon, ISBN : 2070230031, Éditeur : Gallimard (1945).

[10] Représentation théorique du comportement de l'être humain, qui est à la base du modèle néo-classique en économie : il est rationnel.(Pareto, 1906).

[11] Les dix-huit premiers versets de l'Évangile selon Jean en sont traditionnellement appelés le Prologue.

[12] Le logos (grec ancien λόγος lógos « parole, discours, raison, relation »).

[13] Religare signifiant « relier » en latin.

[14] Un dogme est une affirmation considérée comme fondamentale, incontestable et intangible par une autorité politique, philosophique ou religieuse qui emploiera dans certains cas la force pour l'imposer.

[15] Terme féodal : obligation contractée par le détenteur d’un fief.

[16] Il s’agit de l’impératif qui interdit à l’homme certains comportements, non pas pour le seul motif que ces comportements seraient sanctionnés par le droit, mais parce qu’ils sont indignes de l’homme.

[17] Du latin : Ars, artis « habileté, métier, connaissance technique ».

[18] Irène Mainguy, "De la symbolique des chapitres en franc-maçonnerie, rite écossais ancien et accepté et rite français : de la liberté de passage à l'envol du phénix", éditions Dervy, 2005.